Catholique de tendance agnostique ?

En tant que catholique agnostique, je combine ces deux perspectives m’identifiant comme catholique tout en adoptant une attitude sceptique envers certaines croyances fondamentales de la foi chrétienne. S’il m’arrive de participer aux rites et traditions catholiques (messes et fêtes religieuses entre autre avec ma guitare), je le fait pour des raisons culturelles ou sociales plutôt que par conviction absolue.
Bien que je puisse croire en certains aspects du catholicisme, je reste ouvert à des doutes concernant des doctrines spécifiques ou l’existence même de Dieu. Je navigue entre une identité religieuse enracinée dans le catholicisme et une approche philosophique qui remet en question les certitudes spirituelles. Cette dualité me permet d’apprécier les aspects culturels et communautaires de la foi tout en restant critique et ouvert à l’incertitude inhérente aux questions spirituelles.
Ma philosophie de vie se résume à une quête perpétuelle d’épanouissement personnel et d’exploration du monde dans toute sa richesse et sa complexité, sans qu’un Dieu ne perturbe ma vision du monde. En tant qu’homme, je suis animé par une curiosité insatiable et un désir ardent de laisser une empreinte positive sur mon passage.
J’éprouve une profonde joie à me rendre à une célébration eucharistique, le chant et les prières des fidèles m’apaisent et me transportent vers une dimension sacrée. Cela me procure des moments de vie et de joie, proche de Dieu et en paix avec moi-même. Visiter les églises et monastères, ces murs parfois millénaires et ces vitraux illuminés me permettent de m’imprégner de cette sensation étrange de la présence de Dieu et me procure une paix intérieure indescriptible, comme si le monde externe n’était plus qu’amour et beauté.
Participer avec ma guitare à la chorale de la paroisse où j’ai été baptisé, où j’ai célébré ma première communion et ma confirmation, ainsi que d’autres moments importants de ma vie, me procure une joie indescriptible.

Dans la vie quotidienne, je suis un homme très perplexe quant à l’existence de Dieu, à une vie après la mort. Cela étant, que mon essence se dissolve dans l’univers ou qu’elle rejoigne un autre plan d’existence, l’incertitude ne me trouble pas, car je trouve ma plénitude dans le présent, dans la vie.
Je suis profondément ému par la foi des croyants, cette conviction inébranlable et cette sérénité face à l’inéluctable. Leur certitude d’un au-delà, où ils espèrent retrouver leurs êtres chers, évoque une promesse d’amour et de paix éternelle. J’admire cette capacité à envisager la mort non comme une fin, mais comme une transition vers une existence nouvelle, pleine de lumière.
Cependant, pour moi, la mort se présente comme l’ultime frontière, marquant la conclusion de mon parcours terrestre. L’idée du néant absolu s’impose à mon esprit : avant ma conception, je n’étais rien, et après ma mort, il en sera de même. Mon corps, ce vaisseau qui m’a permis d’exister et d’éprouver la vie, ne sera plus qu’une carcasse vouée à disparaître. Cette cessation totale de l’être me plonge dans une réflexion profonde sur la nature de mon existence.
Paradoxalement, cette foi qui m’a nourri durant mon enfance et mon adolescence — qui a été le fondement même de l’homme que je suis devenu — se transforme aujourd’hui en un manque. Elle représente un vide que je ressens intensément. Pourtant, malgré ce désir ardent de croire, je me trouve dans l’incapacité d’accepter une croyance qui ne résonne pas avec ma raison. Je suis tiraillé entre le besoin de transcendance et la réalité implacable de ma condition humaine.
Ainsi se dessine un paradoxe : comment vivre pleinement dans l’ombre de l’absence de foi ?
Peut-être est-ce dans cette lutte intérieure que réside la véritable essence de mon existence. La quête du sens face à l’inconnu me pousse à explorer les profondeurs de mon âme. La foi des autres peut sembler être une lumière dans l’obscurité, mais il m’est tout aussi légitime d’explorer le chemin solitaire du questionnement. Peut-être que dans ce voyage introspectif, je trouverai des éclats de vérité qui résonnent avec mon être.
En fin de compte, il s’agit d’accepter ma condition humaine, avec mes doutes et mes incertitudes. La vie demeure précieuse précisément parce qu’elle est éphémère. Et si la mort est un néant dans ma conception actuelle, elle pourrait être le point de départ d’une nouvelle compréhension — non pas nécessairement dans la foi en un au-delà —, mais dans l’appréciation profonde du moment présent et des liens que je tisse ici-bas.
Alain Schenkels

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