Trois mitrailleuses allemandes, un homme : l’exploit du sous-lieutenant américain Charles W. Shea

Trois mitrailleuses allemandes, un homme

Le 12 mai 1944, le sous-lieutenant Charles W. Shea, 22 ans, originaire de New York, servait au sein de la compagnie F, 350e régiment d’infanterie, 88e division d’infanterie, près du mont Damiano, en Italie. Ce jour-là, la compagnie de Shea progressait sur une colline dans le cadre d’une offensive contre des forces allemandes solidement retranchées, lorsqu’elle fut soudain prise sous un feu nourri de mitrailleuses provenant de trois positions ennemies. Les tireurs allemands bénéficiaient d’un angle de tir parfait, et leur feu stoppa l’avancée de la compagnie. De nombreux hommes furent tués, d’autres blessés et le reste de la compagnie se retrouva cloué au sol.

Shea évalua la situation et comprit que, tant que les mitrailleuses ne seraient pas neutralisées, son unité ne pourrait pas avancer. Sans attendre d’ordres, il décida d’agir. Il s’avança seul, rampant et se baissant sous les tirs sporadiques. Chacun de ses mouvements était calculé, car les tireurs ennemis scrutaient le moindre signe de mouvement.

Arrivé à la première position de mitrailleuse, Shea dégoupilla une grenade à main et la lança en direction de la position. L’explosion fit mouche, et alors que la fumée se dissipait, il s’approcha rapidement, fusil prêt à tirer. Il trouva quatre soldats allemands hébétés, qui lâchèrent leurs armes et se rendirent. Shea les désarma et leur fit signe de se diriger vers l’arrière, s’assurant qu’ils ne représentaient plus une menace.

Avec la première position sécurisée, Shea n’hésita pas. Il savait que les deux autres nids de mitrailleuses continuaient de tirer sur sa compagnie. Il se dirigea prudemment vers la deuxième position, rampant dans les hautes herbes et utilisant chaque recoin comme couverture. À mesure qu’il approchait, il entendait les détonations sèches des fusils mêlées aux rafales régulières de la mitrailleuse. Il s’approcha suffisamment, puis, avec un timing précis, lança une autre grenade. L’explosion surprit les deux soldats Allemands qui se rendirent sans résistance.

Pendant que Shea s’occupait de la deuxième position, la troisième mitrailleuse ouvrit le feu directement sur lui. Il eut à peine le temps de se jeter au sol alors que les balles soulevaient la terre autour de lui. Allongé, il tenta d’estimer la distance et le nombre de soldats ennemis dans le nid. Sachant que rester immobile ferait de lui une cible facile, il décida d’agir rapidement et avec audace.

Shea se leva soudain et chargea directement la position de mitrailleuse, son fusil pointé sur l’ennemi. Les tireurs allemands, pris de court par son audace, tentèrent de réorienter leur arme vers lui pour le descendre mais Shea tira en avançant, ses tirs précis et mortels. Un à un, il abattit les trois soldats ennemis qui opéraient la mitrailleuse.

Avec les trois positions de mitrailleuses éliminées, la voie vers le sommet de la colline était libre. Shea fit signe à ses hommes, et la compagnie reprit son avancée. Son assaut courageux contre les positions fortifiées inspira ses camarades et permit à la compagnie de poursuivre sa mission.

L’exploit héroïque de ce sous-lieutenant de 22 ans a non seulement permis à sa compagnie de progresser, mais il a également sauvé la vie de nombreux de ses hommes qui, sans son intervention, auraient été fauchés par les tirs croisés de trois nids de mitrailleuses allemandes. Puisant une force extraordinaire en lui-même, il s’est élancé, seul, à l’assaut de ces positions ennemies et les a neutralisées une à une capturant ou tuant les mitrailleurs ennemis. Son acte de bravoure, exceptionnel et exemplaire, demeure un magnifique fait d’armes.

Pour son extraordinaire bravoure et son leadership sous le feu, Charles W. Shea reçut la Médaille d’Honneur le 12 janvier 1945. Après la guerre, il continua à servir son pays, rejoignant la Garde nationale de New York en 1949 et prenant finalement sa retraite avec le grade de colonel en 1972. Il est décédé le 7 avril 1994, à l’âge de 72 ans, et a été enterré au Long Island National Cemetery, à Farmingdale, New York.

La citation officielle de la Médaille d’Honneur de Shea se lit ainsi :

Pour une bravoure et une intrépidité remarquables au péril de sa vie, au-delà du devoir, le 12 mai 1944, près du mont Damiano, en Italie. Alors que le sous-lieutenant Shea et sa compagnie avançaient vers une colline occupée par l’ennemi, trois mitrailleuses ennemies ouvrirent soudainement le feu, infligeant de lourdes pertes à la compagnie et stoppant son avancée. Le sous-lieutenant Shea s’avança immédiatement pour éliminer ces nids de mitrailleuses afin de permettre à sa compagnie de poursuivre l’attaque. La grêle mortelle des tirs de mitrailleuses le cloua d’abord au sol, mais poursuivant courageusement son avancée, le sous-lieutenant Shea se glissa jusqu’au premier nid. Jetant plusieurs grenades à main, il força les quatre soldats ennemis qui occupaient cette position à se rendre et, après les avoir désarmés, il les envoya à l’arrière. Il rampa ensuite jusqu’à la deuxième position de mitrailleuse et, après un bref échange de tirs, força deux autres soldats allemands à se rendre. À ce moment-là, la troisième mitrailleuse ouvrit le feu sur lui et, alors que des tirs d’armes légères mortels criblaient la terre autour de lui, le sous-lieutenant Shea rampa vers le nid. Soudain, il se leva et chargea l’emplacement ; avec des tirs précis de son fusil, il tua les trois servants ennemis de la mitrailleuse. L’acte de bravoure personnelle du sous-lieutenant Shea fut une source d’inspiration pour les officiers et les hommes de sa compagnie.

Source : référence égarée

Par Alain Schenkels

7 comments

comments user
Gaëtan O’Keefe

Incroyable, quelle audace, quelle courage, aurais-pu faire de même ?
Les mitrailleuses on ouvert le feu tuant certains de ces hommes, moi à sa place j’aurais eu envie d’abattre tous ces mitrailleurs nazis. Il capture l’ennemi qui lève les mains vivant, ce n’est que pour la troisième mitrailleuse qu’il liquide les trois boches car il n’a pas d’autre choix. Un héros ce type!

comments user
Alain Schenkels

Par rapport aux soldats allemands, il a agi conformément aux lois de la guerre. Il a capturé l’ennemi qui a capitulé et abattu l’ennemi qui combattait. S’il avait tiré sur les hommes les mains en l’air, il aurait commis des crimes de guerre.
Effectivement, quelle audace !

comments user
Gaëtan O’Keefe

Dans ce contexte ou il était en plein combat avec trois mitrailleuse a faire taire même si les allemands levait mes mains, il était en danger de mort avec les autres mitrailleuses. S’il avait tué ces type personne n’aurait rien dit.

comments user
Alain Schenkels

Gaëtan, je reprends mon article :
– 1ere mitrailleuse « Il trouva quatre soldats allemands hébétés, qui lâchèrent leurs armes et se rendirent. Shea les désarma et leur fit signe de se diriger vers l’arrière, s’assurant qu’ils ne représentaient plus une menace. »
– 2e mitrailleuse « L’explosion surprit les deux soldats Allemands qui se rendirent sans résistance. »
– 3e mitrailleuse « Les tireurs allemands tentèrent de réorienter leur arme vers lui pour le descendre mais Shea tira en avançant, ses tirs précis et mortels. Un à un, il abattit les trois soldats ennemis qui opéraient la mitrailleuse. »

Le texte est très clair, les Allemands des deux premières mitrailleuses se sont rendus et la situation permettait la capture. Pour la troisième mitrailleuse par contre, il n’y a eu aucun signe de reedition que du contraire, il devait les éliminer.

En conclusion : Il a agit en conformité avec le droit international humanitaire qui régit les règles militaires lors des conflits. S’il avait abattu les hommes qui se sont rendus, il se serait rendu coupable de crimes de guerre. La question n’est pas de savoir s’il aurait eu des problèmes ou pas, un soldat doit respecter les règles d’engagement et le DIH.

Jusqu’à la fin de sa vie, cet homme a pu se regarder dans un miroir en se disant qu’il n’a assassiné personne, qu’il a tué uniquement en conformité avec le DIH.

comments user
Daniel BAUER

Donc Gaëtan, vous trouvez normal d’abattre des hommes les mains en l’air?

comments user
Gaëtan O’Keefe

Je n’ai pas dit ça Daniel, mais je me demande si les rôles étaient renversés vous auriez autant d’emphatie pour les américains, je suis sur que non.

Alain vu comme sa ok t’a raison

comments user
Alain Schenkels

Si vous arrêtiez de vous chamailler continuellement tous les deux Daniel et Gaëtan 😉

Laisser un commentaire