Trois membres d’équipages d’un Grumman TBF Avenger blessés lors d’un combat à Raboul en 1943
Les membres d’équipage à bord de l’USS Saratoga (porte-avions) sortent le matelot de deuxième classe Kenneth Bratton de la tourelle arrière d’un TBF Avenger (bombardier-torpilleur) après un raid sur Rabaul le 5 novembre 1943.

Cet homme était le radioman et mitrailleur de la tourelle ventrale. Il a été blessé par un avion japonais « Zéro » par des balles de 7,7 mm au genou gauche et à la cuisse supérieure. Heureusement, il n’a reçu aucune balle au niveau du torse ou de la tête, ce qui l’a sauvé.
Cet avion, ainsi qu’un F6F Hellcat amical (LTJG Stanley K. Crockett), ont réussi à repousser huit Zéros attaquants en en abattant trois. Le F6F de Crockett avait subi 268 impacts de balles (54 dans la zone du cockpit), tandis que le TBF « 19 » du VT-19 avait 109 impacts de balles, avec les systèmes hydrauliques, les gouvernes et l’intercom endommagés. Malgré cela, le pilote, le commandant Henry Caldwell, a effectué un atterrissage presque parfait avec un train d’atterrissage baissé d’un côté.
Les trois membres d’équipage : Kenneth Bratton que j’ai présenté plus haut, Robert W. Morey, qui est un véritable miraculé eu égard à ses blessures, était mitrailleur à l’arrière à la pire place et a été grièvement blessé à l’épaule, au visage et au cou par des balles de 7,7 mm. Le dernier homme, notre pilote Caldwell, n’a pas été blessé, ce qui lui a permis de poser l’avion sur le porte-avions. Les trois hommes ont survécu.
TBF Avenger lancé de l’USS Hollandia en 1944

Le 5 novembre 1943, le photographe Paul Barnett, qui a pris cette photo en tant que maître de première classe spécialisé dans la photographie (numéro 6241744), a été tué lors d’un vol. Initialement « disparu en mer », il a finalement été retrouvé avec l’arrière de sa tête arraché par une balle japonaise de 7,7 mm.
Historique des événements à Raboul en 1943
Situé sur l’île de la Nouvelle-Bretagne, Raboul était une base militaire majeure pour les forces japonaises dans le Pacifique. En réponse à l’invasion alliée de Bougainville, les Japonais ont déplacé une forte concentration de croiseurs depuis Truk vers Rabaul pour préparer une attaque nocturne contre les lignes de ravitaillement alliées.
Les Alliés, menés par les États-Unis, l’Australie et la Nouvelle-Zélande, ont lancé une série d’attaques aériennes contre les navires japonais et les infrastructures de Rabaul. Ces attaques ont impliqué des avions basés à terre ainsi que des porte-avions. Le 5 novembre 1943, des avions alliés ont attaqué les croiseurs japonais dans le port, malgré de fortes défenses antiaériennes. Le croiseur Maya a été endommagé, tandis que les croiseurs Atago, Takao et Mogami ont subi des dommages. C’est ce jour là que le photographe Paul Barnett a été tué.
Le bombardement a empêché les forces navales japonaises de menacer les débarquements alliés à Bougainville. Les Japonais ont ensuite replié leurs grandes unités vers Truk, réduisant considérablement l’importance opérationnelle de Rabaul comme base navale. Les raids ont également contribué à isoler Rabaul, qui est devenu une base difficile à approvisionner et moins dangereuse pour les opérations alliées dans la région.
En plus du bombardement, Rabaul a été le théâtre d’autres événements importants en 1943, notamment des raids aériens répétés qui ont affaibli la base japonaise. Les Américains ont également débarqué à Cape Gloucester et Arawe en décembre 1943, réduisant encore le potentiel militaire japonais dans la région.
Pour les Européens, la guerre du Pacifique a longtemps été perçue comme un conflit lointain et secondaire, une sorte de guerre parallèle. Mais il faut tenir compte que l’Allemagne, l’Italie et le Japon étaient liés par le Pacte tripartite, une alliance qui soulignait l’interconnexion des conflits en Europe et dans le Pacifique, ils partageaient des objectifs expansionnistes et impérialistes et leurs actions étaient coordonnées dans une certaine mesure.
La guerre du Pacifique a également eu des conséquences économiques pour l’Europe, notamment en perturbant les chaînes d’approvisionnement et en affectant le commerce international et l’entrée en guerre des États-Unis a fourni aux Alliés européens un soutien matériel et humain crucial, contribuant à l’effort de guerre contre l’Allemagne nazie.
En définitive, sans la guerre du Pacifique, les Américains n’auraient pas été en guerre depuis des années et probablement moins intéressés à venir en aide aux alliés européens, même si l’Allemagne était une menace grandissante. Nul ne sait ce que nous serions devenu sans la guerre dans le Pacifique.
Par Alain Schenkels
