Le soldat ukrainien Vladimir Mateychuk 19 ans exécute un officier allemand capturé
Témoignage d’un soldat Ukrainien Vladimir Mateychuk mobilisé en 1944 dans l’Armée rouge, il avait 19 ans.

Vladimir Mateychuk, un jeune Ukrainien de 19 ans mobilisé dans l’Armée rouge en 1944, livre un témoignage glaçant sur un événement survenu en Hongrie. Son récit, concis mais précis, nous plonge au cœur de la violence et de la complexité morale de la guerre sur le front de l’Est.
Lors d’une patrouille, son unité tombe sur un side-car allemand. Il témoigne « Soudainement, sorti de nulle part, un side-car allemand nous fonça dessus. Il y avait deux hommes. La moto se renversa, le premier Allemand s’enfuit en courant et l’autre commença à nous tirer dessus avec son pistolet. Je fus touché. Nous réussîmes cependant à le capturer vivant. Cet homme était un officier d’une quarantaine d’années, visiblement haut gradé ».
Cet Allemand refuse de répondre aux questions et adopte une attitude «arrogante». Face à l’impossibilité de le garder prisonnier, le commandant de Vladimir Mateychuk fit un signe de la main à notre soldat de le descendre. Malgré les supplications de l’officier Allemand de lui laisser la vie sauve, Vladimir Mateychuk exécute de sang froid le prisonnier.
Vladimir Mateychuk insiste sur le fait que c’est la seule fois où il a commis un tel acte. Cette précision suggère qu’il était conscient de la gravité de son geste. Son témoignage révèle la banalisation de la violence et le mépris de la vie humaine qui prévalaient sur le front de l’Est, où les exécutions sommaires étaient monnaie courante.
Le père de Vladimir Mateychuk lui aussi mobilisé, fut grièvement blessé par un éclat d’obus en Roumanie mais survécut.
Analyse
Le témoignage de Vladimir Mateychuk soulève des questions cruciales sur la responsabilité individuelle en temps de guerre. Comment un jeune homme ordinaire est-il amené à commettre un acte aussi extrême ? Quelles sont les limites de l’obéissance aux ordres ?
Ce récit est un document historique important qui nous parle des atrocités commises sur le front de l’Est et de la nécessité de lutter contre l’impunité des crimes de guerre, mais surtout sur la complexité de la nature humaine et les dilemmes moraux auxquels sont confrontés les soldats en temps de conflit.
Plus fondamentalement, sur le front de l’Est, en tant que soldat de l’Armée rouge et conscient des sanctions draconiennes en cas de désobéissance, qui peut affirmer avec une certitude absolue comment il aurait réagi à la place de Vladimir Mateychuk ?
Je suis viscéralement opposé à toute forme d’exécution ou de crime de guerre. Pourtant, dans ce contexte extrême, bien que l’Allemand ait été capturé et désarmé, il faut reconnaître que la désobéissance, pour un soldat soviétique, signifiait souvent une exécution immédiate par son propre officier. En fin de compte, l’officier allemand aurait probablement été exécuté de toute façon.
Dans ce contexte, peut-on considérer que ce soldat a commis un crime de guerre, ou a-t-il simplement obéi à un ordre dans une guerre où la violence extrême et le non-respect des conventions étaient la norme pour tous les belligérants ?
Vladimir Mateychuk n’avait que 19 ans et, comme tous les soldats, il voulait avant tout survivre. Risquer d’être exécuté par son propre officier pour refus d’obéissance afin de tenter de sauver une vie ennemie, qui peut affirmer avec une certitude absolue comment il aurait réagi à sa place ? La guerre est cruelle, et les soldats doivent parfois faire des choix difficiles, surtout lorsque leur vie en dépend.
Par Alain Schenkels
