Le Sergent Américain John Ray : Un destin, un homme à Sainte-Mère-Église, tué à l’âge de 21 ans

- Né le 18 août 1922 (vendredi) – Gretna, Louisiana, Etats-Unis d’Amérique
- Tué le 13 juin 1944 (mardi) – Normandie, France, à l’âge de 21 ans (Blessé le 6 juin 1944, mort de ses blessures le 13 juin)
- Inhumé le 9 mars 1949 (mercredi) – Colleville-sur-Mer, 14165, Calvados, Normandie, France
- WWII : Sergent, matricule 34005401. 505e régiment d’infanterie de parachutistes de la 82e division aéroportée
Parents
- Johnny RAY (Vétéran de la première guerre mondiale)
- Nora RAY
Union
- Marié vers mai 1943, Gretna, Louisiana, Etats-Unis d’Amérique, avec Paula FREEMAN 1924-2019
(Pas de descendance)
Informations
9 janvier 1941
John Ray s’engage dans l’armée américaine, suivant les traces de son père, vétéran de la Première Guerre mondiale. Son frère, Stanley, le rejoint.
1942
John Ray est affecté à la 82e division aéroportée, 505e régiment d’infanterie, compagnie F, 2e peloton.
Vers mai 1943
Pendant une permission, John Ray épouse Paula Freeman à Gretna, en Louisiane. Leur lune de miel à l’hôtel Roosevelt est de courte durée (une semaine), car John est rapidement envoyé au front. Ils ne se reverront jamais.
Juillet 1943
Le sergent John Ray participe aux campagnes d’Afrique du Nord et de Sicile, combattant en Sicile pour soutenir le débarquement du général Patton.

6 juin 1944
Contexte :
Parachutiste gravement blessé par des tirs ennemis, balles dans la hanche et la jambe – Sainte-Mère-Eglise, 50523, Manche, Normandie, France
Son histoire
Nous sommes le Jour J. Le sergent John Ray est parachuté sur la place de l’église de Sainte-Mère-Église, peu après Ken Russell et John Steele (le parachutiste connu pour être resté accroché à l’église).
Un soldat allemand s’approche de notre sergent et le mitraille, le blessant grièvement à la hanche et aux jambes.
Ken Russel raconte « Je ne l’oublierai jamais; il avait les cheveux roux et, en se rapprochant, il a mitraillé le sergent RAY. Le pensant mort, il se tourna vers John Steele et amena son pistolet mitrailleur pour le tuer. Je ne pouvais intervenir mon arme était hors d’usage et je savais que l’Allemand m’avait aussi repéré. Le sergent John RAY, alors qu’il était à l’agonie, a trouvé l’ultime courage, il a sorti son 45 et a visé et tué le soldat Allemand lui tirant une balle dans la nuque. Sans John, Steele et moi serions morts »
John agonise, il perd beaucoup de sang et sombre dans l’inconscience alors que les combats font rage sur la place de l’église. Les brancardiers ne peuvent rejoindre le sergent John RAY d’autant plus qu’ils sont persuadés qu’il est mort, il ne donne aucun signe de vie.
Le combat terminé, des brancardiers se décident à rejoindre le sergent John RAY pour récupérer son corps, ils s’aperçoivent avec stupéfaction qu’il est toujours vivant. Le sergent John RAY est envoyé au 505e poste médical à l’intérieur de l’Hospice de Sainte-Mère-Eglise pour y être soigné, ses blessures sont très graves il est rapidement amputé d’une jambe. Les médecins sont pessimistes, la gangrène s’installe, ses chances de survies sont minces, il restera hospitalisé durant 7 jours.
13 juin 1944
Le sergent John Ray décède de ses blessures et de la gangrène à 10h00 du matin à l’hôpital de Sainte-Mère-Église.
23 avril 1948
Son corps est exhumé à Sainte-Mère-Église pour identification. Henry A. Gentzel procède à l’identification et à la préparation du corps pour le rapatriement. Une étiquette d’identification y est placée. Cette identification a été faite par Henry A. GENTZEL. Ensuite, une préparation des restes du corps pour l’expédition est effectuée. Nature de l’enterrement : Reste de l’uniforme/ou du corps : squelette
9 mars 1949 Le sergent John Ray est inhumé au Normandy American Cemetery à Colleville-sur-Mer (E-26-36), en présence de l’officier responsable des enterrements du 1st Lt, Infantry C.H. HIEMSTRA.
Le soldat Elmer Habbs, de la 82e division aéroportée, originaire du Delaware, a sauté sur Sainte-Mère-Église en même temps que John Ray.
Le 7 juin 1944, Elmer Habbs est photographié se reposant à côté de l’entrée nord de Sainte-Mere-Eglise. Il a survécu à cette première journée du débarquement, contrairement à son ami John Ray. Il a continué à se battre jusqu’à son retour aux États-Unis.

La tombe de John RAY à Colleville-sur-Mer, Normandie

Les Allemands ont aussi payé cette bataille à Sainte-Mère-Eglise au prix fort.
Nombre d’entre eux sont tués dont ceux-ci prêt à être inhumés au cimetière d’Orglandes ce 6 juin 1944

Il est difficile d’éprouver de la joie face à la mort d’autrui. Derrière chaque uniforme, il y avait un homme, souvent emporté par une machine de guerre implacable et une idéologie qui menaçait les valeurs de liberté et de justice.
La mort de ces soldats allemands était-elle inévitable ? La réponse s’impose avec force : OUI.
Qu’ils aient été convaincus par l’idéologie nazie ou conscrits qu’importe, ils représentaient une menace réelle pour les Alliés et pour le monde libre. Leur disparition a été le prix à payer pour sauver d’autres vies et défendre un idéal de liberté.
Il faut se souvenir du sacrifice des soldats alliés qui se sont battus avec courage à Sainte-Mère-Église.
Notre homme, le sergent américain John Ray tué par l’un d’eux, c’est lui le véritable héros, il est mort pour nous rendre notre liberté. Les alliés se sont battus contre les nazis, leur détermination a permis de repousser l’obscurantisme et de rétablir une forme de justice. La reconnaissance que nous leur devons est immense, et il ne faudrait pas qu’une compassion mal placée envers l’ennemi vienne l’atténuer.
La mort de ces soldats allemands était une nécessité absolue.
Dans certaines circonstances, la violence extrême est nécessaire et indispensable pour défendre des valeurs fondamentales. Chaque ennemi éliminé rapprochait un peu plus les Alliés de la victoire et de la paix, en ça, la mise à mort de ces soldats allemands est un bienfait pour la sauvegarde de nos soldats et de notre démocratie.
« À la guerre, pas de pitié pour l’ennemi, il faut le vaincre pour ne pas être vaincu ! »
Par Alain Schenkels
