Du sacrifice à la gloire : le sergent-chef Peregory tué après son exploit contre les nazis

Frank d peregory, sergent chef tué le 14 juin 1944

  • Né le 10 avril 1916 à Esmont, Virginie, USA
  • Tué le 14 juin 1944 à Couvain, Normandie, France, à l’âge de 28 ans
  • Inhumé au NORMANDY AMERICAN CEMETERY de Colleville
  • WWII : Sergent chef compagnie K, 3e bataillon du 116e régiment d’infanterie, 29e division d’infanterie
  • Date d’incorporation : 3 février 1941 Charlottesville VIRGINIA, n° de matricule : 20365455
  • Marié à Bessie Geneva Kirby PEREGOY

Peregory, intégré à la 29th Division, a rejoint Fort Meade avec son unité, où ils ont entamé leur préparation militaire en vue de leur engagement dans le conflit mondial. Peu après l’attaque de Pearl Harbor, alors qu’il effectuait une patrouille sur une plage de Caroline du Nord, il est intervenu pour sauver un compagnon d’armes en difficulté dans l’eau. Pour ce geste héroïque, accompli sans considération pour sa propre sécurité, il s’est vu décerner la Soldiers Medal, distinction la plus élevée attribuée à un soldat pour un acte de sauvetage en dehors d’un contexte de combat.


Le 8 juin 1944, le sergent-chef Frank D. Peregory, âgé de 28 ans, combat avec la compagnie K, 3e bataillon, 116e régiment d’infanterie, 29e division d’infanterie, près de Grandcamp-Maisy, en France, deux jours après avoir débarqué en Normandie.

L’avance de son bataillon est stoppée. Des mitrailleurs allemands sont retranchés dans des lignes de tranchées fortifiées sur les hauteurs. La position ennemie couvre la route et les champs environnants. Les Américains sont cloués au sol. Les tirs d’artillerie et de chars ont échoué à neutraliser le point fortifié. Chaque tentative d’avancer est accueillie par un feu mortel.

Peregory passe à l’action. Seul, sous le feu direct de l’ennemi, il progresse en rampant sur la pente. Il se faufile à travers les haies et les fossés, se rapprochant de la ligne de tranchées. Lorsqu’il atteint la crête, il pénètre dans la tranchée par le flanc. À l’intérieur, avançant dans la position accroupie. Il fait alors face à un détachement de fantassins ennemis. Sans attendre, il fonce sur les Allemands, attaque à la baïonnette et lance plusieurs grenades. À l’issue de l’affrontement, huit soldats Allemands sont tués et trois autres sont capturés.

Il ne s’arrête pas là. Il continue à avancer le long de la tranchée, la nettoyant section par section. Il continue à lancer des grenades et à tirer dans les abris. À chaque point de contact, des soldats allemands se rendent. Lorsqu’il atteint les équipes de mitrailleurs, les survivants capitulent. Il les désarme et leur ordonne de sortir.

Au total, Peregory est parvenu à éliminer de nombreux soldats ennemis et en a capturé plus de trente autres, à lui seul. Son action brise l’emprise allemande sur la crête. Sa compagnie avance et prend le terrain permettant aux hommes de son unité de libérer le village de Grandcamp tout en récupérant les redoutables mitrailleuses allemandes.

Six jours plus tard, le 14 juin 1944, lors de combats continus près de Couvains, en France, le sergent-chef Frank D. Peregory est tué au combat lors d’un accrochage avec l’ennemi.

Pour ses actions du 8 juin 1944, il fut décoré à titre posthume de la Medal of Honor.

Citation officielle :
Le 8 juin 1944, le 3ème bataillon du 116ème Régiment d’Infanterie avançait sur les défenses allemandes fortement tenues à Grandcampe, en France, lorsque les éléments de tête furent soudainement stoppés par un feu de mitrailleuses meurtrier provenant d’une force ennemie solidement retranchée sur les hauteurs surplombant la ville. Après que de nombreuses tentatives pour neutraliser la position ennemie à l’aide de tirs d’artillerie et de chars de soutien se soient révélées inefficaces, le Sergent-chef (T/Sgt.) Peregory, de sa propre initiative, progressa sur la colline sous un feu dévastateur et se fraya un chemin jusqu’au sommet, où il découvrit une tranchée menant aux principales fortifications ennemies situées à environ 200 mètres. Sans hésiter, il sauta dans la tranchée et avança vers l’emplacement. Rencontrant un groupe de soldats ennemis armés de fusils, il les attaqua sans peur à l’aide de grenades et de la baïonnette, en tua huit et força trois autres à se rendre. Continuant le long de la tranchée, il contraignit à lui seul trente-deux autres fusiliers à se rendre, captura les mitrailleurs, et ouvrit la voie aux éléments de tête du bataillon pour qu’ils puissent avancer et sécuriser leur objectif. La bravoure et l’agressivité extraordinaires dont a fait preuve le Sergent-chef Peregory sont exemplaires de la plus haute tradition des forces armées.

Par Alain Schenkels

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