Le premier soldat belge tué le 4 août 1914, Cavalier Antoine FONCK

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Le soldat Antoine Fonck est réputé pour être le premier soldat Belge tué lors de la Première Guerre mondiale
- Né le 10 janvier 1893 (mardi) – Verviers, Liège, Belgique
- Tué le 4 août 1914 (mardi) – Henri-Chapelle, Liège, Belgique, à l’âge de 21 ans
- Soldat magasinier, cavalier 2e régiment de lanciers, matricule n° 140/18318
- Domicile : Liège, rue des Bégards 2
Informations
Le soldat Antoine Fonck est reconnu comme le premier soldat Belge tué au combat lors de la Première Guerre mondiale, atteint d’une balle dans la nuque le 4 août 1914 à 10 heures du matin. Il est également célèbre pour être le premier à avoir réussi à tuer un soldat Allemand.
En 1911, à l’âge de 18 ans, Antoine s’engage pour trois ans dans l’armée belge en tant que cavalier au 2e régiment de lanciers. Il quitte l’armée en mai 1914. Le 28 juillet 1914, il est rappelé au 2e régiment de lanciers.
Le 2 août 1914, le 2e régiment de lanciers reçoit l’ordre de quitter sa caserne pour s’établir dans ses cantonnements de mobilisation à Milmort, où il doit assurer des missions de surveillance de la frontière.
Le 4 août, le 1er escadron est envoyé à Henri-Chapelle, près de la bifurcation des routes de Battice — Henri-Chapelle et de Battice — Aubel. Une patrouille de quatre lanciers, dont Antoine Fonck, et un officier parcourent la route de Margensault pour obtenir des informations sur les mouvements ennemis. Sur la route de Stockis à Battice, le lancier Fonck prend les devants et s’éloigne du groupe.
Sur le pont enjambant la ligne de chemin de fer, il rencontre le directeur du charbonnage de Battice et un mineur venus faire sauter le pont. Il poursuit sa route vers Henri-Chapelle. Arrivé à la ferme Bolsée, un fermier lui signale un groupe « grisâtre ». Il avance pour se rendre compte et aperçoit un groupe de cinq ou six soldats Allemands. Il met pied à terre, attache son cheval à une barrière, prend son fusil, caché derrière des arbres, il attend que l’ennemi soit à vue.
La guerre débute avec ce premier combat

Après quelques instants, il aperçoit les soldats ennemis, il choisit sa cible et parvient à tuer un des soldats Allemands, le reste du groupe ennemi se protège et se disperse dans le bois.
Attaquer seul ce groupe de soldats Allemands était une imprudence. Il aurait dû rebrousser chemin et alerter les trois autres lanciers. Ensemble, ils auraient pu organiser une embuscade et éliminer le groupe ennemi sans prendre de risques inutiles. Pour son premier combat, pressé d’agir sans prendre le temps nécessaire à la réflexion, il réussit à abattre un soldat Allemand, mais ce sera aussi le dernier, car cette erreur stratégique lui coûtera la vie.
Antoine Fonck remonte sur sa monture et reprend sa progression, mais les soldats Allemands du 5e régiment de Uhlans n’ont pas l’intention de le laisser s’enfuir. Ils se rassemblent et lancent une contre-attaque. Son cheval est abattu, avec peine il s’en dégage et prend la fuite en longeant le fossé de la route, essuyant des tirs Allemands. Il traverse la chaussée pensant que le pont a été détruit, puis escalade l’accotement pour franchir la haie.
La mort de Antoine FONCK
À ce moment, un soldat Allemand à ses trousses l’aperçoit, le vise et le tue d’une balle dans la nuque. Il est 10 heures du matin au lieu-dit La Croix Polinard. Antoine Fonck devient ainsi le premier soldat Belge tué lors de la Première Guerre mondiale.
En avançant, l’un des Allemands découvre le cadavre d’Antoine Fonck. Il le retourne avec son pied et bien qu’il soit mort, enfonce sa baïonnette dans le corps du soldat belge sous les yeux des habitants terrifiés. À coups de crosse, les Allemands obligent les habitants à dégager la route de ses obstacles, puis les placent devant eux pour qu’ils servent de bouclier humain.
Le 6 août au matin, malgré la présence ennemie, Thimister organise des funérailles officielles et Antoine est enterré au cimetière communal. Pendant ces funérailles, le baron de Menten de Horne, qui commande le 4e escadron du même 2e Régiment de Lanciers, tombe au combat de Plainevaux. Il devient ainsi le premier officier belge à être tué durant la Grande Guerre.
A noter que le WHI indique un soldat tué la veille : RABNLE Leon Alexandre Joseph né le 1er janvier 1890 à Andenne et tué le 3 août 1914 à Fléron, numéro de matricule 35254. En réalité il n’a pas été tué, mais est décédé accidentellement par noyade (erreur dans la DB du WHI).

Par Alain Schenkels

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