Après avoir passé toute la guerre dans les tranchées, Maurice Boulanger est tué quelques semaines avant l’armistice
Maurice BOULANGER est né à Saint-Gilles, à Bruxelles, le 31 janvier 1893. À 20 ans, il accomplit son devoir en effectuant son service militaire, faisant partie de la classe 1913. Il est alors loin de se douter que, quelques mois plus tard, il devra mettre en pratique ses connaissances militaires sur le champ de bataille où il passera quatre années avant de mourir, tué par une balle allemande.

Lorsque la première guerre mondiale éclate, les premiers soldats à être envoyés au front sont les militaires de carrière et les miliciens de la classe 1913, soit celle de Maurice BOULANGER. Son meilleur ami était un autre milicien, Victor ANDRE, frère de ma grand-mère paternelle, qui sera grièvement blessé au combat le 30 octobre 1914 lors de la bataille de Dixmude, mais ça c’est un autre histoire de vie.
Maurice de son côté passe toute la guerre dans les tranchées et participe à de nombreuses missions. Dans son dossier militaire, il est fait éloge de sa combativité ce qui lui a permis de passer du grade de soldat de seconde classe à caporal, sergent et 1er sergent.
Parmi ses nombreux faits d’armes, lors d’une patrouille alors qu’il est en éclaireur, une mitrailleuse Allemande tire de nombreuses rafales vers sa section. Au péril de sa vie et armé de son seul fusil, il se dirige vers la position ennemie et parvient à tuer les deux mitrailleurs, ainsi que deux autres soldats Allemands, sécurisant ainsi l’ensemble des hommes de sa section. Grâce à ce fait d’arme, aucun de ses hommes n’est blessé ou tué par les tirs ennemis.
Lors d’une attaque vers une tranchée ennemie, un de ses hommes est grièvement blessé par balles. Au péril de sa vie, il porte le corps du blessé sur son dos et le dépose en sécurité derrière un îlot, le soldat grièvement blessé reçoit les premiers soins et survit de ses blessures grâce à l’acte héroïque du sergent BOULANGER, sans qui il serait mort sur le champ de bataille.
La mort du 1er sergent MAURICE BOULANGER
Maurice s’est battu en brave durant les 4 années de guerre. Le 13 octobre 1918, la section du 1er sergent Maurice Boulanger en patrouille sur la route de Moorslede est attaquée par les Allemands. Des tirs ennemis surgissent (balles et obus), la section du 1er sergent Maurice Boulanger se met à l’abri et réplique un combat s’engage. Malheureusement, Maurice BOULANGER est pris pour cible par un tireur Allemand qui lui tire une balle au niveau du thorax, il est tué sur le coup.
Maurice BOULANGER est mort le jour de la première capitulation de l’Allemagne à 800 mètres Sud Ouest du clocher de Moorslede.
Son petit cousin Joseph BOULANGER « volontaire de guerre » à quant à lui été tué au début de la guerre le 14 octobre 1914 à Pervijze il avait 41 ans. Son corps avait disparu depuis le 14 septembre 1914, il a été retrouvé enterré par les Allemands en fosse commune le 23 octobre 1914. Il est probablement mort le 14 septembre, mais la date officielle de décès retenue est le 23 octobre 1914. Dans la pagaille du moment, son corps à de nouveau disparu, on ne le retrouvera jamais. Tombe inconnue.
Avant de partir à la guerre, inquiet pour sa sœur Estelle s’il est tué, Maurice demande à son meilleur ami Victor, qui partage un amour réciproque avec Estelle, de l’épouser. Victor accepte et lui fait officiellement la promesse de mariage. Cependant, lors de la bataille de l’Yser à Dixmude, Victor est grièvement blessé par un éclat d’obus. Sa blessure est suffisamment grave pour qu’il soit évacué à Leeds, en Angleterre, où il est soigné et déclaré inapte au combat.
Bloqué en Angleterre pendant toute la durée du conflit, Victor ne peut alors épouser Estelle. Après la guerre, fidèle à son engagement, il épouse Estelle en 1919. Ensemble, ils auront deux enfants, Maurice et Jacques.
C’était le récit de la vie et de la mort du 1er Sergent Maurice Boulanger, un homme parmi tant d’autres, fauché par une guerre qui a emporté tant de soldats, bien trop jeunes pour mourir.




Par Alain Schenkels

1 commentaire