La libération de la France, la Belgique, des Pays-Bas et occupation de l’Allemagne

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Les Belges au service des Alliés

Source War Heritage Institute
Après la capitulation, de nombreux Belges avaient le sentiment que le combat n’était pas encore achevé. De façons diverses, ils arrivaient à joindre la Grande-Bretagne, le seul pays européen à poursuivre la lutte contre l’Allemagne nazie. Dès 1940, le gouvernement belge rassemblait les militaires Belges qui séjournaient en Grande-Bretagne pour former une unité qui deviendrait la fameuse Brigade Piron, qui a participé à la libération de la Belgique en 1944. La RAF était également demandeuse de Belges sachant piloter un avion. Déjà lors de la Bataille d’Angleterre en 1940, ils étaient au coude à coude avec les pilotes Britanniques. Entre 1940 et la libération de l’Europe, d’autres rejoignaient des unités de natures diverses. Au Royal Navy, à la South African Airforce, jusqu’aux parachutistes et aux commandos qui attaquaient l’Europe, se trouvaient des Belges. Beaucoup d’entre eux ont péri durant ce combat. Leurs noms se trouvent au War Dead Register.


La Force Publique

Source War Heritage Institute
Tout comme pendant la Première Guerre mondiale, la Force Publique était mobilisée pour la bonne cause. En février 1941, après avoir suivi une formation, la Force Publique est partie pour l’Abyssinie, en passant par le Soudan, où ils ont aidé les Britanniques à combattre l’armée italienne. Pendant six mois, ils ont décidé une vraie guérilla lors de laquelle ils sont arrivés à avancer lentement mais certainement. Après les victoires à Asosa et à Gambela, la Force Publique a avancé vers Saïo. Les Italiens battus, l’Abyssinie est libéré.
La Force Publique mettait également un hôpital mobile à disposition des forces armées britanniques. Entre fin 1940 et 1945, ils ont soigné des blessés au Kenya, en Somalie, en Abyssinie, au Madagascar et au Birma. En juin 1942, les Britanniques, craignant une invasion des troupes françaises de Vichy, ont fait appel aux Belges au Nigéria. Entre août et novembre 1942, la Force Publique a déployé un corps d’expédition de 13.000 hommes, qui traverserait par la suite pendant trois ans le continent africain, jusqu’en Palestine. Les pertes étaient limitées, mais 770 militaires de la Force Publique sont tués au combat.

De 1942 à 1944, les Alliés s’entrainent pour le futur débarquement.

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Un caporal s’entraîne au combat au corps à corps faisant chuter son adversaire.

La guerre n’est pas belle à voir,
mais elle doit être montrée sans filtre pour que personne ne puisse prétendre ignorer.

Chronologie

2 septembre 1944
Les troupes Alliées traversent la frontière belge en divers endroits. Le processus de libération est rapide : en dix jours, une grande majorité du pays sont libérés. Cela n’a ne suffit pas à mettre un terme à l’occupation Allemande. Deux mois plus tard, Adolf Hitler surprend les Alliés avec sa dernière offensive : la bataille des Ardennes.

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Janvier 1945, corps d’un soldat Allemand tué par un sniper Américain sur le trottoir de la rue de la Fontaine à Stavelot

La 9e division d’infanterie Américaine franchit la frontière à Forge-Philippe (09H15). Des éléments de la 2e division blindée Américaine franchissent la frontière à Rumes (dès 9 h 30) et Rongy (13H30). Un régiment de la 30e division d’infanterie Américaine arrive à Tournai.

3 septembre :
Libération de Bruxelles

Bruxelles est libérée par la 2e Armée britannique, accompagnés des Belges de la Brigade Piron.

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Les soldats sont adulés par la foule, mais pour eux la guerre n’est pas finie, ils devront encore livrer bataille, parfois la mort au bout du chemin. Un homme pour illustrer mon propos : debout à gauche sur le marche pied qui fait signe avec la main, le lieutenant Gérard ROGGE (20 ans) de la Brigade Piron. Le 11 novembre 1944, lors d’un combat il est blessé par balle mais continue à se battre. Quelques heures plus tard, le 1er Sergent-Major SILBERMAN l’évacue avec sa jeep, mais il roule sur une mine, la jeep explose tuant les deux hommes (Campagne de Hollande).

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4 septembre :
Anvers est libérée par la 11e division blindée Britannique
=> Les tanks Britanniques entrent dans la ville d’Anvers. Les Allemands résistent sur le Meir au Parc communal d’où ils n’hésitent pas à tirer sur les tanks ou la foule s’est réunie pour les accueillir, tuant quelques civils (témoignage de mon papa présent sur place qui aidera les Anglais à combattre les nazis). Les soldats Britanniques entrent dans leurs chars et avec l’aide de la résistance, liquident les poches ennemies restantes. Ils prennent le contrôle du centre-ville. Rapidement toujours avec l’aide des résistants, ils parviennent à empêcher la destruction du port.

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Libération de la ville de Louvain

5 septembre :
Libération de Namur et Huy par les troupes Américaines

6 septembre :
Libération de la ville de Gand

8 septembre :
Ostende est libérée par des troupes Canadiennes et Liège est libérée par des troupes Américaines.
Le gouvernement belge en exil quitte Londres pour rejoindre la Belgique.

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Colonne de prisonniers Allemands qui marchent mains derrière la tête devant les habitants soulagés et heureux

10 septembre :
Libération des villes d’Arlon et de Verviers

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Un Allemand capturé, à ses côtés un soldat Américain et une membre de la résistance.

L’avancée alliée est belle, les villes tombent de la joute nazie les unes après les autres, mais la guerre n’est pas finie pour autant.

Des combats auront encore lieu tels que le combat de Het Molentje les 13 et 14 septembre et la bataille de l’Escaut du 2 octobre au 8 novembre, la bataille de la chaussée de Walcheren du 31 octobre au 8 novembre et le 16 décembre le début de la bataille des Ardennes.

Vient ensuite un sujet bien plus délicat, le temps des règlements de compte

Libéré de la présence des nazis, les collabos se cachent.
Certains sont attrapés et tués sans procès préalable alors que des femmes sont tondues et humiliées. Les collabos sommairement exécutés ne sont heureusement que de rares exceptions, la plupart d’entre eux seront équitablement jugés.

Dès le 18 septembre 1944 des procès ont lieu avec au total 58 140 personnes poursuivies dont 53 005 condamnées pour collaboration avec l’ennemi.

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Belgique, un collabo arrêté par la résistance après la libération

Cette photographie illustre parfaitement la fin de l’occupation, n’oublions jamais le sacrifice humain des membres de la résistance pour notre pays, jamais ils n’ont abandonné leur patrie. Nous y voyons entre autre un homme souriant tenant dans ses mains une photo déchirée au milieu du visage de Hitler, ce au dessus du cadavre de ce soldat nazi gisant à leurs pieds que l’un d’eux a réussi à tuer lors d’un ultime affrontement. Honneur à nos soldats et résistants !

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Pays-Bas, libération et arrestation de collabos

Les Pays-Bas sont aussi libérés, trois membres des BS (Forces intérieures néerlandaises) gardent un groupe de 9 collabos alignés mains derrière la tête devant un bâtiment d’église en mai 1945.

Nous apercevons le sourire bien compréhensible de l’homme tout à gauche le fusil à l’épaule regardant les collabos, un moment de réjouissance pour tous ces hommes qui ont résisté aux nazis en risquant leurs vies.

La guerre n’est toutefois pas terminée, les américains doivent encore livrer bataille dans d’autres contrées. Ils neutralisent ou capturent l’ennemi :

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Mais parfois hélas, ils meurent sous le feu ennemi.
N’oublions jamais le sacrifice humain des Alliés pour notre liberté.

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Deux soldats américains gisent abattus par un tireur d’élite Allemand, derrière eux trois MP

Au final, le régime nazi s’éffondre, les Alliés gagnent la guerre, au prix de plus de 60 millions de morts !

Statistiques des pertes de la Seconde Guerre mondiale

Les pertes humaines varient avec des estimations allant de 60 millions à plus de 80 millions de morts ce qui en fait le conflit le plus meurtrier de l’histoire de l’humanité.

Les pertes militaires et civiles :

  • Entre 22 et 25 millions de soldats tués
  • 5 millions de prisonniers de guerre morts en captivité
  • Entre 40 à 52 millions de civils tués dont 13 à 20 millions de maladie ou de famine du fait de la guerre.

Les statistiques ne donnent pas le chiffre du nombre des morts après mai 1945.
Un grand nombre de soldats grièvement blessés ainsi que des déportés rescapés moururent de leurs blessures ou des conséquences de mauvais traitements, de privations diverses, etc. N’oublions pas la famine qui était très visible en certaines zones de l’URSS, dans les Balkans et même dans l’Europe occidentale et en Asie, tous ces éléments augmentent sensiblement le nombre de morts de la seconde guerre mondiale.

En Belgique, les sources du gouvernement belge rapportent :

  • 8 800 soldats sont tués lors des combats
  • 500 soldats ont disparu (morts)
  • 200 soldats sont exécutés
  • 1 800 prisonniers de guerre sont tués ou morts par manque de soin
  • 800 résistants sont exécutés
    Soit un total de 12 100 soldats et résistants morts pour la patrie
  • 8700 Belges d’Eupen et Malmedy sont enrôlés parfois de force au sein de la Wehrmacht en combattant comme soldats Allemands :
    => 3400 d’entre eux sont abattus par les Alliés ou sont morts dans des camps de prisonniers soviétiques.
    A noter qu’un certain nombre de belges de ces régions se sont portés volontaires pour se battre au sein de la Wehrmacht, mais il est impossible d’en déterminer le nombre.

Les pertes civiles regroupent :

  • 32 200 victimes du fait des combats
  • 16 900 victimes non-juives liées aux représailles et à la répression nazie.
  • 28 000 victimes Juives, des hommes, femmes et enfants déportés et assassinés

Soit près de 76 000 civils + les 12 100 soldats et résistants = plus de 89 200 personnes tuées, plus de 1% de la population.

Génocide :

Approximativement 6 millions de Juifs Européens ont été assassinés par les nazis lors de la Shoah dont 28 000 Belges !

Berlin devant la Porte de Brandebourg

Cette photo représente à elle seule l’état de l’Allemagne et de son armée en 1945.

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« La déchéance de l’Allemagne nazie et de son armée ».

Gloire aux alliés, la guerre est finie, vive la Paix !

Par Alain Schenkels

2 comments

comments user
Christopher O’Keefe

Vous parlez de soldats nazis, mais tous n’étaient pas d’idéologie nazie, certains soldats allemands n’étaient même pas volontaires de guerre, vous devriez faire la distinction.
Merci pour ce résumé de la libération de l’Europe.

comments user
Alain Schenkels

Bonjour Christopher, merci pour votre commentaire.
Vous avez raison, tous les soldats allemands n’étaient pas nécessairement animés par l’idéologie nazie, et certains étaient même enrôlés contre leur gré. J’en suis tout à fait conscient. Cependant, qu’ils aient été volontaires ou non, ils combattaient sous l’uniforme du IIIe Reich et au service du régime d’Hitler. À ce titre, ils représentaient le pouvoir nazi en place. Dès lors, même si l’individu n’adhère pas au nazisme, devenu soldat il doit être considéré comme soldat nazi. À noter que j’utilise les deux termes pour définir ces soldats, parfois nazis, parfois allemands.

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