6 juin 1944, débarquement des Alliés en Normandie

Bombardement aérien puis naval des défenses Allemandes sur la côte devant les plages de débarquement et des batteries de canons plus à l’intérieur des terres, ensuite l’assaut sur les cinq plages de la côte normande.

Début de l’opération Overlord, débarquement des troupes Américaines, Britanniques et Canadiennes en Normandie, composée d’un total de 156 000 hommes. Face à eux, 105 000 soldats Allemands.

Trois divisions d’infanterie Américaines forment, à partir de 6:30, une tête de pont à Utah Beach et Omaha Beach, d’où elles doivent rejoindre deux divisions aéroportées et les Britanniques et les Canadiens et attaquent Sword Beach, Gold Beach et Juno Beach.

Sur la seule plage de Omaha, les Américains perdent 2 500 de leurs soldats, sans compter les très nombreux blessés. Le jour J, 6 300 soldats Alliés sont tués.

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Une fois les plages et leurs abords pris, elles doivent être nettoyées et des chenaux dégagés afin de permettre un débarquement de plus grande ampleur de troupes et de matériels. Auparavant, le rangers Américains ont pour mission d’escalader et prendre l’ennemi à la pointe du Hoc qui se compose d’une falaise de 25 à 30 mètres de haut précédée d’une aiguille qui s’avance dans la mer et surplombe une plage de galets d’une dizaine de mètres de large à ses pieds.

La pointe se trouve sur la commune de Cricqueville-en-Bessin, elle devait être équipée de pièces d’artillerie lourde dont la portée menaçait les deux plages voisines. Il avait été jugé primordial, pour la réussite du débarquement, que les pièces d’artillerie soient mises hors service le plus rapidement possible.

Cette mission fut confiée au 2e bataillon de rangers Américain qui réussit à prendre le contrôle du site au prix de lourdes pertes. Par la suite, les pièces d’artillerie se révéleront avoir été déplacées par les Allemands peu de temps auparavant et reculées de 1 300 m à l’intérieur des terres. Le film Américain « Le Jour le Plus Long » retrace cette histoire.

Un assaut aéroporté a été mené à Sainte-Mère-Église par la 82e airborne et en arrière de Utah-Beach pour prendre le contrôle des routes menant de Pouppeville à la côte par la 101e division aéroportée durant la nuit du 5 au 6 juin.

Les Britanniques quant à eux ont envoyé la 6e division aéroportée commandée par le major-général Richard Gale pour prendre d’assaut le pont de Bénouville sur le canal de Caen (appelé Pégasus Bridge par la suite) et le pont sur l’Orne, en planeurs (ce qui permit d’être plus discret et surtout précis) ; les Alliés ont réussi à prendre leurs objectifs.

Ce soldat allemand avait pour mission de surveiller la côte depuis son bunker.
Le 6 juin 1944, jour du débarquement des Alliés en Normandie, ne pouvant abandonner son poste, il défend sa position avec détermination en ouvrant le feu sur les troupes alliées.
Conscient d’être condamné face à l’assaut massif des Alliés, il tente de s’enfuir, mais il est abattu.

6-juin-1944-debarquement-des-Allies-en-Normandie-2 6 juin 1944, débarquement des Alliés en Normandie

L’ordre de bataille était approximativement le suivant :

  • Le 1st Special Service Brigade comprenant les commandos britanniques No. 3, No. 4, No. 6 et No. 45 (RM) débarquent à Ouistreham dans le secteur Queen Red (à l’extrême gauche). Les hommes du No. Commando 4 sont renforcées par le 1st Troop et le 8e Troop (dont les 177 fusiliers marins français du commandant Kieffer) des 10e commandos interalliés.
  • La 3e division d’infanterie Britannique et la 27e brigade cuirassée à Sword Beach, de Ouistreham à Lion-sur-Mer.
  • 41e (RM) commando (de la 4e Special Service Brigade avec les 46e (RM), 47e (RM) et 48e(RM) commandos), débarque à la droite de Sword Beach.
  • La 3e division d’infanterie et la 2e brigade blindée de l’armée Canadienne, la 2de brigade cuirassée et le 48e (RM) commando à Juno Beach, entre Saint-Aubin-sur-Mer et Courseulles-sur-Mer.
  • Le 46e (RM) commando à Juno doit escalader la falaise à gauche de l’estuaire de l’Orne et y détruire une batterie (la puissance de feu de cette batterie étant apparue comme négligeable, le 46e commando est mis de côté comme une réserve flottante et débarque à Jour J+1).
  • La 50e division Britannique et la 8e brigade cuirassée à Gold Beach, de La Rivière à Arromanches.
  • Le 47e (RM) commando sur le flanc Ouest de Gold beach.
  • Le 5e Corps US (1re division d’infanterie et 29e division d’infanterie) de l’US Army à Omaha Beach, de Sainte-Honorine-des-Pertes à Vierville-sur-Mer.
  • Le 2e bataillon de rangers US à la pointe du Hoc.
  • Le 7e corps US (4e division d’infanterie plus d’autres éléments) à Utah Beach, autour de Pouppeville et La Madeleine.
6-juin-1944-debarquement-des-Allies-en-Normandie-3 6 juin 1944, débarquement des Alliés en Normandie
L’infirmier ne peut malheureusement rien faire pour ces soldats britanniques morts au combat.

L’aviation alliée apportait aussi son appui à l’opération Neptune

Assurant d’une couverture constante au-dessus de la flotte de débarquement et des plages, et surtout en complétant la préparation navale par un tapis de 4 000 tonnes de bombes sur les principaux sites de débarquement (avec plus ou moins de succès, très efficaces à Utah Beach mais un échec à Omaha Beach).

Pour le jour J, l’Air chief marshal Sir Trafford Leigh-Mallory disposait de 7 500 avions de reconnaissance, chasseurs et bombardiers légers, qui, le cas échéant, pouvaient être renforcés par 3 500 avions de l’aviation de bombardement stratégique du Bomber Command.

Les Alliés ne disposeront de leur première piste d’aviation en Normandie que le 12 juin près d’Utah Beach, la prise de Caen et de l’aérodrome de Carpiquet dans les premiers jours de la bataille ayant échoué.

L’Allemagne nazie avait à sa disposition :

  • Cinquante divisions en France et aux Pays-Bas, avec dix-huit autres stationnées au Danemark et en Norvège.
  • Quinze divisions étaient en cours de formation en Allemagne.

Les pertes de combat tout au long de la guerre, en particulier sur le front de l’Est, signifiaient que les Allemands n’avaient plus de vivier de jeunes hommes capables. Les soldats Allemands avaient désormais en moyenne six ans de plus que leurs homologues Alliés. Beaucoup dans la région de Normandie étaient des Ostlegionen (légions orientales) – des conscrits et des volontaires de Russie, de Mongolie et d’autres régions de l’Union soviétique. Ils ont reçu principalement du matériel non fiable capturé et manquaient de moyens de transport motorisés, de nombreuses unités allemandes étaient en sous-effectif.

Au début de 1944, l’OB West a été considérablement affaibli par les transferts de personnel et de matériel vers le front de l’Est. Au cours de l’offensive soviétique Dniepr – Carpates (24 décembre 1943 – 17 avril 1944), le haut commandement Allemand a été contraint de transférer l’ensemble du 2e SS-Panzerkorps de France, composé des 9e Panzerdivision SS Hohenstaufen et 10e Panzerdivision SS Frundsberg, ainsi que de la 349e division d’infanterie, 507e bataillon de Panzer lourd et les 311e et 322e brigade d’assaut StuG. Au total, les forces Allemandes stationnées en France sont privées de 45 827 soldats et 363 chars, canons d’assaut et canons antichars automoteurs. Il s’agissait du premier transfert majeur de forces de la France vers l’Est depuis la création de la directive 51 du Führer, qui ne permettait plus aucun transfert de l’Ouest vers l’Est.

La 1re division SS Leibstandarte SS Adolf Hitler, les 9e, 11e, 19e et 116e divisions Panzer, aux côtés de la 2e division SS Das Reich, n’étaient arrivées qu’en mars-mai 1944 en France pour un vaste carénage après avoir été gravement endommagées pendant l’Offensive Dniepr-Carpates.

Sept des onze divisions panzer ou panzergrenadier stationnées en France n’étaient toujours pas pleinement opérationnelles ou seulement partiellement mobiles au début de juin 1944.

6-juin-1944-debarquement-des-Allies-en-Normandie-4 6 juin 1944, débarquement des Alliés en Normandie
Grâce aux dégâts provoqués par l’artillerie, les Alliés peuvent avancer sur les terres en réduisant la résistance ennemie.
Ici deux soldats Allemands tués et leur matériel détruit suite à un tir d’obus

Forces en présence durant le débarquement de Normandie le 6 juin 1944 :

  • Côté Allié : 156 000 hommes
  • Côté Allemand : 30 000 hommes, le reste des hommes était dispersé en France

Pertes humaines durant le débarquement de Normandie :

  • Côté Allié : le 6 juin, 4 400 hommes sont morts et 7 600 autres sont blessés, mais ce sont 1 900 hommes hommes supplémentaires qui perdent la vie le lendemain 7 juin, soit un total de 6 300 soldats Alliés tués en seulement deux jours.
  • Côté Allemand : le 6 juin, 1 500 hommes sont morts, le nombre de blessés est imprécis, évalué à environs 4 000 hommes. Il n’y a pas de chiffre de morts Allemands pour la journée du 7 juin, mais il est évalué à plusieurs milliers.

Le nombre de victimes civiles n’est pas précisé pour cette seule journée.

Forces en présence durant la bataille de Normandie :

  • Côté Allié : 2 876 000 hommes
  • Côté Allemand : seulement 380 000 hommes car un million de soldats étaient dispersés dans toute la France

Pertes humaines durant la bataille de Normandie :

Les pertes sont similaires des deux côtés :

  • Côté Allié : 56 197 hommes sont morts (tués et disparus) et 153 475 hommes sont blessés
  • Côté Allemand : environs 50 000 hommes sont morts et environs 150 000 hommes sont blessés
  • Victimes civiles : environs 33 000 personnes tuées et environs 17 000 personnes blessées, soit environs 50 000 civils impactés.

Sur 2 876 000 Alliés en présence, seuls 200 000 soldats sont blessés ou tués mais il est important de noter qu’ils ne se sont battus en Normandie que sur une courte période de 2 mois et 19 jours, donc le ratio reste conséquent en nombre de victimes. Il est à noter que les États majors prévoyaient bien plus de soldats tués et blessés surtout le jour J.
En sus il faut ajouter les 16 714 membres d’équipage des forces aériennes Alliés qui sont morts durant cette bataille.

Les prisonniers

Côté Allemand : 250 000 soldats Allemands ont été capturé durant la bataille de Normandie.

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Côté Allié : le nombre de prisonnier Alliés est évalué à plusieurs dizaines de milliers, mais il n’y a pas de chiffre précis. La situation militaire évoluait rapidement, avec des avancées et des retraites. Les chiffres des prisonniers Alliés fluctuait au jour le jour.

Par ailleurs, nombre de prisonniers sont morts en captivité, car ils étaient souvent soumis à des conditions de détention difficiles, voire cruelles, il faut aussi noter que nombre de prisonniers furent sommairement exécutés. Par ailleurs nombreux prisonniers Alliés ont réussi à s’échapper des camps de prisonniers, ce qui rend le comptage encore plus complexe.

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Colonne de soldats Américains capturés par les Allemands

Par Alain Schenkels

4 comments

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Alain Schenkels

Anecdote :
La photo du soldat américain mort sur la plage en 1944 a été publiée dans le magazine LIFE, elle a choqué l’opinion publique américaine. Non pas car il est photographié mort ce n’était pas le seul, mais ce qui a a choqué c’est de voir les autres soldats américains en arrière plan qui discutent entre eux sans se soucier du cadavre de leur camarade.

Ce que l’article aurait du spécifier, c’est que les morts étaient retirés par le « Graves Registration Service (GRS) », une unité spécialisée dans la collecte et l’inhumation des corps des soldats tués sur les plages de Normandie, raison pour laquelle ces hommes ne pouvaient pas intervenir.

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Daniel BAUER

Il est compliqué pour moi de commenter cet article vu que ma famille s’est battue du côté allemand. Je suis conscient et je l’ai écrit dans la présentation de ma fiche de lecteur que le fait que les alliés ont gagné, ça a permis à l’Europe de vivre dans un État de droit, démocratique, je suis contre le nazisme.

Cet article fait la part belle aux alliés et c’est logique de votre point de vue. Du mien par contre, ma famille s’est battue tout naturellement dans la Wehrmacht puisque allemande, certains d’entre eux ont été tué ou blessé au combat.

Regardant le cadavre du soldat Américain dans la première photo, tué sur cette plage de Normandie, je suis partagé. D’un côté évidemment il ne méritait pas de mourir ainsi, mais je ne puis m’empêcher de me dire que grâce au fait qu’il soit mort, il n’a pas eu l’occasion de se battre et de tuer des allemands, peut-être des membres de ma famille.

Je ne me réjouis de la mort d’aucun soldat car ce sont avant tout des hommes, mais j’éprouve bien plus de tristesse en voyant les corps des soldats allemands morts sur cette page que ceux des américains. Ce n’est pas un manque de respect, mais je vois cette guerre du point de vue de mes aïeux, les alliés étaient les ennemis.

Comment à la fois gérer l’acceptation de l’attaque des alliés et ma peine pour la patrie de mes aïeux dont certains ont été tué par eux ?
Je suis tiraillé entre la nécessité des alliés de gagner la guerre car c’était ce qu’il y avait de mieux pour le monde et le destin tragique de ma famille, de ma patrie d’origine.

J’espère que mes propos ne vous heurtent pas, je tente d’être honnête dans ce que je ressent en exposant mon point de vue qui est bien entendu très différent de celui de l’auteur de l’article et très probablement des autres lecteurs.

Daniel BAUER

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Gaëtan O’Keefe

Merci Daniel pour votre franchise. Je ne vous cache cependant pas en tant que belge d’origine américaine, que vos propos me font tiquer, mon arrière-grand-père était soldat américain, il a été parachuté quelques jours après le débarquement et en septembre a été grièvement blessé sous le feu allemand. Quand vous écrivez sur le soldat américain mort sur la plage « je ne puis m’empêcher de me dire que grâce au fait qu’il soit mort, il n’a pas eu l’occasion de se battre et de tuer des allemands, peut-être des membres de ma famille », j’en déduit qu’au fond de vous, vous êtes satisfait qu’il a été tué, idem quand vous écrivez vous éprouvez « plus de tristesse en voyant les corps des soldats allemands morts sur cette page que ceux des américains », ça me fait mal de lire sa, mais je ne vous en veut pas, je comprends votre point de vue, nos familles était ennemies.
J’espère aussi ne pas vous heurter, je ne vous juge pas le moindre du monde et on ne doit pas avoir honte de ses origines.

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Pavel Obrastov

Si le débarquement a réussi, c’est aussi car de très nombreux allemands étaient occupé à se battre et à mourir sur le front de l’Est, je prépare des articles là dessus, ma famille côté paternelle s’est battue contre les boches.

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