OTAN : la Belgique tourne la page et s’engage pour une sécurité renforcée (Théo Francken, Ministre de la Défense)
Otan la belgique tourne la page et s'engage pour une sécurité renforcée

Aujourd’hui, le Premier ministre et moi-même nous rendons au sommet de l’OTAN à La Haye. Il s’agit d’une réunion historique des 32 alliés, la plus importante depuis de nombreuses années. Au cours des dernières semaines, beaucoup de non-sens a été colporté à ce sujet, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du monde politique. Je souhaite ici faire le point sur ces rumeurs infondées. Quelles sont les fausses informations sans fondement ? Et que va-t-il vraiment être décidé ?

Augmentation des efforts de défense
Premièrement : il n’est pas vrai que le seuil des dépenses de défense soit fixé à 5 % du PIB. Ce seuil sera relevé de 2 % à 3,5 %. Pourquoi cette norme plus élevée est-elle nécessaire ? Pour développer davantage la force militaire conventionnelle. Cela doit permettre à l’Europe de dissuader toute idée d’agression de la part de la Russie. À son tour, cela doit permettre aux États-Unis d’orienter leur puissance militaire vers le Pacifique, afin de contrer la menace militaire de la Chine.

Pas pour tout de suite
Nous n’avons pas besoin d’y parvenir du jour au lendemain, mais d’ici 2035. Il y a une bonne raison à cela. Si tous les États membres injectaient immédiatement 3,5 % de leur PIB dans la défense, l’industrie ne pourrait pas suivre et les délais de livraison d’armes et de munitions atteindraient dix ans ou plus. L’augmentation ne peut donc se faire qu’à la vitesse à laquelle l’industrie elle-même peut se développer. De plus, il existe une autre limitation : il faut trouver les recrues nécessaires, ce qui n’est pas évident sur les marchés du travail tendus de l’Union européenne.

Résilience
La principale nouveauté de ce sommet est l’obligation d’investir un supplément de 1,5 % du PIB dans la « résilience ». Cela concerne la sécurité intérieure, la cybersécurité et les infrastructures. C’est notamment nécessaire pour répondre à la menace croissante de la guerre hybride. Le sabotage par la Russie au sein de l’UE est déjà monnaie courante, tout comme les cyberattaques. Développer la résilience face à cela n’est pas un luxe, mais une nécessité.

Belgium is back
Pendant des années, la Belgique a été le vilain petit canard de l’OTAN. Maintenant que nous réinvestissons dans une défense crédible, on nous écoute à nouveau. La Belgique se montrera désormais un partenaire fiable et solidaire. Pour moi, c’est une question de respect national, mais aussi de bon sens. Unis, les démocraties occidentales sont fortes. Divisés, nous sommes faibles. Nous sommes ici à La Haye pour restaurer notre unité.

Théo Francken
Ministre de la Défense

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Alain Schenkels

Présent sur les réseaux sociaux, je rédige très régulièrement des messages ou j'invite le lecteur à des débats pluralistes sur des sujets divers tels que politique et culture.