Dans son éditorial du 19 juin 2025, le quotidien de l’Autorité palestinienne Al-Hayat Al-Jadida a accusé le Hamas d’assassiner des habitants de Gaza qui tentent de se rendre dans les centres de distribution d’aide alimentaire américains établis dans la bande de Gaza. Selon l’article, des « escadrons de la mort » issus de l’unité Al-Sahm du Hamas traquent les Gazaouis se rendant dans les centres de distribution, leur tirent dessus et les tuent, sous prétexte qu’ils collaboreraient avec les centres de distribution et avec Israël.
L’article ajoute que le Hamas n’hésite pas à prendre pour cible les résidents de Gaza afin de maintenir son monopole sur la distribution de nourriture et donc son contrôle, et qu’il vole l’aide alimentaire pour la revendre sur le marché noir.
Pour étayer son argument, l’article présente des publications sur les réseaux sociaux de Gazaouis accusant le Hamas d’avoir assassiné leurs proches lorsqu’ils tentaient d’atteindre les centres de distribution. Un post a été publié par Hiba Al-Mishal, qui a déclaré que son frère Osama avait été assassiné par un commando du Hamas alors qu’il se rendait au centre de distribution. Elle a écrit sur son compte Facebook qu’un groupe de l’unité Al-Sahm du Hamas avait arrêté un bus dans lequel se trouvaient son frère et d’autres jeunes hommes, les avait fait descendre et leur avait tiré dessus à plusieurs reprises, et qu’ils s’étaient ensuite vu refuser des soins médicaux et étaient décédés. Elle a également écrit que le Hamas avait contraint d’autres civils à les frapper.
Voici des extraits traduits de l’éditorial d’Al-Hayat Al-Jadida publié le 19 juin 2025 :
« De nombreux rapports provenant de Gaza affirment que le Hamas tue de nombreux civils à la recherche d’un sac de farine sous prétexte qu’ils collaboreraient avec les centres de distribution alimentaire américains ! Ceci est révélé non seulement dans des rapports, mais aussi dans des messages et des publications sur les réseaux sociaux de familles dont les proches ont été pris pour cibles par le Hamas traître.
Parmi les exemples de cela figurent : une annonce de la famille Shahin de Deir Al-Balah concernant les balles traîtresses du Hamas qui ont coûté la vie à leur fils Siraj Al-Din Hisham Salameh Shahin ; une déclaration de la famille Al-Hilou concernant cinq de ses membres tués ; et une publication de Hiba Al-Mishal, la sœur du défunt Osama Al-Mishal, dans laquelle elle révèle qu’un groupe de membres du Hamas appelé l’unité Al-Sahm a bloqué un bus dans lequel se trouvaient son frère et plusieurs jeunes hommes qui se rendaient à l’un des centres de distribution alimentaire.
Les membres du Hamas les ont fait descendre et leur ont tiré dessus, après les avoir « faussement et injustement accusés de collaboration ». Puis, les membres du Hamas ont suivi les jeunes hommes blessés jusqu’à l’entrée de l’hôpital Nasser, où ils leur ont à nouveau tiré dessus, « ont empêché les médecins et les infirmières de les soigner, et ont même incité des gens à les frapper avec des bâtons et des tuyaux en fer. Tout cela s’est produit dans un silence douloureux et avec la coopération inquiétante des personnes présentes. » Cela a entraîné la mort de son frère et des autres qui se trouvaient dans le bus avec lui.
Dans sa publication, Hiba a réclamé « justice pour mon frère et chaque jeune homme innocent tué de manière oppressive », écrivant : « Nous ne voulons pas de vengeance – juste la vérité et la justice, car l’honneur ne meurt pas et le sang n’est pas effacé par des excuses ou lavé par le silence. » Elle a déclaré : « Tous ceux qui ont participé, sont restés silencieux ou ont justifié ce crime sont responsables devant Allah, l’histoire, les mères, sœurs, filles et épouses des victimes et leurs familles. »
L’éditorial poursuit en soulignant :
« Objectivement – même si les affirmations du Hamas sont vraies et que ses accusations de collaboration ne sont pas infondées – de telles affaires doivent être traitées honnêtement par les autorités et conformément à la loi, et non par les escadrons de la mort que le Hamas met en place, sans aucun doute dans le seul but de maintenir le contrôle de la bande de Gaza blessée.
Ce ne sont que des accusations, sans enquête, sans juges ni tribunaux, et c’est ainsi que la milice du Hamas gouverne, sans loi, sans considération ni respect pour les droits les plus fondamentaux des gens : celui d’un morceau de pain, d’un environnement sûr, ou, en cas de doute légal, le droit à un procès équitable.
Dans la crise d’aujourd’hui, le Hamas n’a d’autre choix que de mettre en place des escadrons de la mort pour agir contre quiconque s’oppose à ses vols et tente de trouver un sac de farine en dehors de son contrôle et loin de son marché noir… Le Hamas est complice de cette industrie de la mort, traquant les affamés avec les escadrons de la mort qu’il appelle Al-Sahm, afin d’informer quiconque s’approche des centres de distribution qui n’appartiennent pas au Hamas que leur seul destin sera de tomber sous les flèches de l’unité Al-Sahm.
C’est la triste réalité : le Hamas et son unité Al-Sahm, qui traquent ceux qui ne cherchent qu’un morceau de pain. »
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