Le 7 octobre,… la Belgique,… Moi,… Comment dépasser la seule émotion et dire quelque chose qui puisse faire sens sur le rapprochement de ces 3 termes ? La meilleure approche à laquelle je puisse penser est de mettre à distance, dans un premier temps, ce qui s’est passé le 7 octobre 2023 et ce qui s’en est suivi sur place pour me concentrer sur les effets de ces événements à Bruxelles, là où je vis, là où je me trouve au moment où j’écris.
Une manière d’apporter un peu de sens dans le chaos, pourrait être de revenir un instant sur un incident que j’ai vécu en avril 2025 dans les rues de Bruxelles. Alors que je marchais avec un groupe ayant pour seules revendications la libération des otages détenus par le Hamas et le cessez-le-feu (des marches pour la libération des otages détenus à Gaza ont lieu chaque semaine dans plusieurs villes à travers le monde) j’ai été interpellé agressivement par un inconnu au cri de « honte sur vous ». L’incident pourrait sembler mineur, à ceci près qu’une personne qui accompagnait cet inconnu s’est, par la suite, attaquée physiquement, heureusement sans conséquences graves (comme souvent, la police et les services de sécurité veillaient), à d’autres participants à la fin du cortège. Cette agression est aussi révélatrice d’un état d’esprit qui semble continuer à s’étendre dans la capitale belge. Certains de mes voisins pensent-ils donc, sans se poser trop de questions, qu’il faudrait avoir honte de manifester pour la libération d’innocents pris en otage ?
Ou alors peut-être pensent-ils que dans ce contexte personne ne peut être innocent ? Ou encore que les preneurs d’otages sont en fait les membres d’un mouvement de « résistance » ? Ou peut-être, comme le dit la sagesse populaire « qu’on ne fait pas d’omelettes sans casser d’œufs » et que la détention d’otages est un moyen acceptable de faire triompher une cause qu’ils estiment être juste ? Mais qui, par ailleurs, a jamais vu des « résistants » mettre en danger les populations civiles dont ils prétendent défendre la liberté en se livrant à des actions de guérilla au sein de zones si densément peuplées ?
Les questions se bousculent dans ma tête et je ne peux m’empêcher de me demander si les même personnes qui me disent « honte sur vous » m’interpelleraient de la même manière si je défilais pour la libération d’otages pris par des islamistes dans n’importe quel autre pays du monde, que ce soit au Mali, en Afghanistan, en Syrie, en Iran ou ailleurs, ou contre les attentats islamistes commis en Belgique ou en France ? Qui dans ce cas-là m’interpellerait par un « honte sur vous » ? C’est alors une (…)
Lire l’intégralité de cet excellent article sur le site de l’Institut Jonathas
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